L’avocat d’Amougou Belinga : Qui est Charles Tchoungang ?

Me Charles Tchoungang est un avocat et ancien bâtonnier au barreau du Cameroun. Il a été choisi par Monsieur Jean-Pierre Amougou Belinga pour l’organisation de sa défense dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Nous vous livrons le portrait d’un homme aux multiples facettes.

Me Charles Tchoungang est le célèbre avocat choisi par Jean-Pierre Amougou Belinga, le Président du groupe « l’Anecdote », pour assurer sa défense durant toute la procédure dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo.

L’homme en robe noire sorti de l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAM) exerce au barreau du Cameroun comme avocat et a été bâtonnier de l’Ordre National des Avocats du Cameroun entre 2006 et 2009, avant de trouver d’autres voies.

Connu du grand public, l’homme de loi est également un membre du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), actuellement parti au pouvoir. Quand il le peut, il intervient comme chroniqueur sur des chaines de télévision camerounaises.

Me Charles Tchoungang n’a pas sa langue dans sa poche. Il n’a pas peur de choquer. Son parlé vrai ne l’a jamais quitté, même si il n’a plus la fougue juvénile. Le septuagénaire d’origine Bamileke jette un regard froid sur la justice camerounaise et se prononce sur certaines affaires emblématiques ayant faits les choux gras des medias.

Les combats et les grandes affaires

La lutte contre la corruption, les lenteurs judicaires, le droit aux procès équitables, les abus des droits humains, les dysfonctionnements du système judicaire et juridique au Cameroun, des anomalies dans les prisons, et l’exercice difficile du métier d’avocat, sont entre autres, ses combats au quotidien.

Dans sa carrière d’avocat, Me Charles Tchoungang est intervenu dans plusieurs affaires, surtout celles en rapport avec l’opération dite « épervier » au Cameroun. Il a été entre autres, le défenseur de Dieudonné Oyono, l’ancien recteur de l’université de Douala, qui a récemment été acquitté des faits de détournement de derniers publics par le Tribunal criminel spécial (TCS).

L’ancien bâtonnier a également contribué à la libération de Monsieur Michel Thierry Atangana, proche de l’ancien secrétaire général de la présidence, Monsieur Titus Edzoa, en 2014. Ce dernier était lui aussi accusé de malversations financières au préjudice de l’Etat.

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Une autre grande affaire plaidée par Me Tchoungang est celle du journaliste Ahmed Abba, correspondant pour la chaîne de radio française RFI (Radio France Internationale) dans le Nord du Cameroun. Ce dernier avait été condamné par le tribunal militaire à 10 ans de prison ferme et 56 millions de FCFA d’amende.

Ahmed Abba était accusé, dans un premier temps, d’apologie du terrorisme, passible de la peine de mort, avant que son « crime » ne soit requalifié en « non-dénonciation et blanchiment de produit d’un acte terroriste ».

L’ancien bâtonnier ne sait pas que faire de la politique ou dire le droit. Il est aussi l’auteur d’un ouvrage, intitulé « De l’impossible justice au Cameroun », publié en 2015 aux « Editions du Schabel ». Le livre a été préfacé par des avocats et anciens bâtonniers inscrits au barreau du Cameroun. Parmi ceux-ci, deux illustres Muna : Bernard Acho Muna et Akere Tabeng Muna.

L’ouvrage dénonce les tars de la justice camerounaise et l’auteur, à travers ses écrits, fait des propositions qu’on gagnerait à étudier.

Tentative d’assassinat

Dans le cadre de la défense du journaliste Ahmed Abba, Maître Tchoungang demande au président du Tribunal la permission de prendre la parole et fait, à la surprise générale, savoir au public qu’il aurait échappé à un assassinat dans la nuit du dimanche au lundi 28 mars 2016.

« A mon arrivée à Yaoundé hier soir, je suis descendu à l’hotel Djeuga palace. A la réception, on m’a attribué la chambre 407. Pendant que je regagnais ma chambre, j’ai été agrippé dans l’ascenseur par trois inconnus. Sur le coup, j’ai eu une sensation de piqûre. Je me suis réveillé ce lundi, complétement nu dans la chambre 240. Je ne retrouve nulle part mes effets; mes téléphones et la clé de ma voiture. Monsieur le président du Tribunal, j’ai été séquestré, drogué et fouillé de fond en comble. Certainement que mes bourreaux cherchaient à me soutirer les documents en rapport avec le dossier de mon client » avait-il alors, entre autres, déclaré.

Maurice Kamto

Le 6 septembre 2019, l’ancien bâtonnier se prononce sur l’arrestation de Monsieur Maurice Kamto et la question de la compétence du tribunal militaire à traiter le dossier de l’opposant principal à Monsieur Biya.

Lors d’une émission à grande audience sur la chaîne de télévision « Spectrum tv », Monsieur Tchoungang reconnait au tribunal militaire la compétence de juger Monsieur Kamto et ses partisants du fait de la qualification des faits inculpés.

Cette sortie déclenchera une vive polémique dans l’opinion, Monsieur Kamto et tous les membres de son parti mis aux arrêts étant sans execption des civils.

Les déboires judicaires de Me Tchoungang

Me Charles Tchoungang est père de famille. Son ex-épouse, Mme Yolande Ambiana, est une ancienne animatrice de la « Cameroon Radio and Television » (CRTV).

L’ancien bâtonnier de l’Ordre national des avocats du Cameroun avait été condamné en plein exercice de ses fonctions, le 21 juin 2005, à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris.

Il était alors reproché à Me Charles Tchoungang d’avoir laissé Mme Yolande Ambiana, son ex-épouse, sans ressources financières pendant la longue période de procédure de divorce qui les opposait en France.

La nouvelle de sa condamnation avait fait le tour des medias du pays, voire de l’étranger. Un mandat d’arrêt international avait à l’époque été délivré à son encontre pour ne s’être jamais présenté aux trois convocations qui lui avait été adressées en vue de sa mise en examen.

La défense d’Amougou Belinga

Me Charles Tchoungang est aujourd’hui appelé à organiser la défence de Monsieur Jean-Pierre Amougou Belinga, le Président du groupe de presse « l’Anecdote ». L’homme d’affaires est suspecté d’avoir commandité l’assassinat du directeur général de la radio « Amplitude FM ».

Le suspect a été arrêté le lundi 6 février 2023, ainsi que deux de ses proches, le journaliste et directeur général de Vison4, Monsieur Bruno Bidjang et l’ancien commandant de la garde présidentielle, le colonel Etoundi Nsoe.

Selon certaines sources, le célèbre avocat choisi par Monsieur Jean-Pierre Amougou Belinga pour le défendre dans cette affaire, est arrivé au SED lundi 6 février aux environs de 18heures, venant du domicile de son client.

A l’heure où nous mettons ces lignes sous forme d’article, Monsieur Jean-Pierre Amougou Belinga, le journaliste Bruno Bidjang , le colonel Etoundi Nsoe et autres personnes interpelées dans le cadre de cette affaire, n’ont pas encore été relâchés.