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Querelles entre lanceurs d’alerte sous fond de crise politique

L’enquête sur l’assassinat du journaliste Martinez Zogo a créé des animosités entre les lanceurs d’alerte camerounais. A travers leurs comptes Facebook et YouTube, les activistes Boris Bertolt, Paul Chouta, Jean-Pierre Remy Ngono ne cessent de s’envoyer des piques sous fond de tensions politiques.

Depuis le début de l’affaire Martinez Zogo, une bataille informationnelle bat son plein entre différents lanceurs d’alerte. Ils s’accusent mutuellement de vouloir manipuler l’opinion par la diffusion intentionnelle de fausses informations.

Certains vont même jusqu’à accuser d’autres d’appartenir à des clans et d’avoir perçu de fortes sommes d’argent de Monsieur Jean Pierre Amougou Belinga, cité par diverses sources comme l’un des commanditaires présumés de l’assassinat du journaliste. Une affaire qui tient le Cameroun en haleine depuis un mois.

A travers leurs comptes respectifs, Monsieur Boris Bertolt, Monsieur Paul Chouta, Monsieur Jean-Pierre Remy Ngono et bien d’autres, se livrent une bataille à balles réelles, pour ainsi dire.

Et les Camerounais s’intérrogent : Quelle est la nature de ces querelles ? Les lanceurs d’alerte sont-ils indépendants dans leur travail d’information du public ? Sont-ils indépendants ou sont-ils plutôt à la solde des clans se déchirant pour se garantir pour eux-même la succession de Monsieur Biya (90 ans), actuel président de la République ?

Boris Bertolt vs Paul Chouta

Le 24 janvier 2023, soit deux jours après la découverte du corps sans vie de l’animateur de Radio Martinez Zogo, Monsieur Paul Chouta avait annoncé, suite à la suppression de ses différents comptes, être victime d’un complot.

« Ils sont maintenant dans les laboratoires…C’est l’occasion pour moi de vous dire ici que je n’appartiens à aucun clan. Je n’appartiens à personne. Je suis un esprit libre. Je mets quiconque au défi de me prouver le contraire. Que cela soit claire une fois pour toute aujourd’hui », avait-t-il déclaré.

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A ce moment-là, rien ne présageait qu’une histoire de clan pouvait réellement exister entre nos différents activistes. Tout se complique lorsque l’homme d’affaires, Monsieur Jean-Pierre Amougou Belinga, est cité par diverses sources comme l’un des commanditaires présumés de l’assassinat du journaliste. Certains lanceurs d’alerte avaient annoncé pour la première fois son interpellation.

Monsieur Boris Bertolt avait immédiatement démenti cette information en martelant que le patron de Vision4 n’aurait jamais été inquiété. D’ailleurs, le jour suivant, Monsieur Amougou Belinga semblait encore vaquer librement à ses occupations. Et les lanceurs d’alerte manifestaient ouvertement leur division. Chacun fut subjectivement certain de détenir « la bonne information ».

Mais le lundi 6 février 2023, le Président du groupe l’Anecdote sera, en effet, interpelé. L’enquête encore en cours, Monsieur Boris Bertolt écrira sur sa page Facebook:

« Exclusif…Paul Biya a prescrit immédiatement une reprise à zéro de toute l’enquête sur l’affaire Martinez Zogo et instruit que tout soit désormais concentré uniquement à la commission mixte. »

Quelques heures plus tard après cette communication, Monsieur Chouta démentira formellement son contenu en disant pour sa part que « Paul Biya n’a jamais demandé qu’on reprenne les enquêtes sur la mort de martinez Zogo. », et il aujoutera : « Pourquoi vouloir toujours manipuler l’opinion ? »

L’affaire Martinez Zogo - Résumé des événements
Un mois après l’enlèvement et l’assassinat de Monsieur Martinez Zogo, les premiers éléments de l’enquête mixte police-gendarmerie, ordonnée par le président Biya, ont conduit à l’arrestation de plusieurs personnes.

Cette animosité est désormais source de confusion au sein de l’opinion. Certains internautes doutent de la véracité des informations diffusées par les deux lanceurs d’alerte. Des voix soutiennent la thèse d’une compromission. Les lanceurs d’alerte seraient financés pour jouer sur la crédulité des populations.

« On dirait que vous les activistes faites des réunions ensemble pour trouver comment bien manipuler l’opinion. Le peuple se fatigue et ne crois plus en personne. Et pourtant nous comptions sur vous », écrit un internaute.

« Bro, on connait tous pour qui travaille Boris Bertolt. Il est payé par le clan Amougou Belinga. Dans l’affaire ci j’ai retenu qu’il y a deux guerres : celle du feu Zogo contre le gouvernement et celle des lanceurs d’alerte », ajoute un autre.

Boris Bertolt vs Jean-Pierre Remy Ngono

Une autre querelle, pas des moindre, est celle qui divise Monsieur Boris Bertolt à Monsieur Jean-Pierre Remy Ngono. Un aspect intéréssant dans cette division est qu’il s’agit de deux personnes ayant vraissembablement des liens d’amitité.

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Après la découverte du corps sans vie du journaliste Zogo, Monsieur Boris Bertolt fera une publication sur Facebook dans laquelle il interpelle Monsieur Ngono en ces termes : 

« Voilà un type qui se vente depuis des semaines d’avoir révélé qu’un homme va être assassiné. Dans un pays normal, Remy Ngono aurait directement été arrêté et placé en garde à vue dès la découverte du corps de Martinez Zogo. »

Autre point de discorde : Une liste de « mercenaires de la désinformation ». Le samedi 11 février 2023, Monsieur Jean-Pierre Remy Ngono divulgue une liste d’influenceurs, de personnalités publiques et de journalistes qui auraient reçu des pots de vin pour contrer des informations défavorables à la cause de Monsieur Jean-Pierre Amougou Belinga.

Bien que n’ayant pas été explicitement cité, Monsieur Boris Bertholt réagiera à cette sortie par une longue lettre de menaces adressée à Monsieur Ngono.

Il écrit : « Remy Ngono, si tu es un homme, cite mon nom dans tes fables d’Ali Baba et je vais démontrer que tu es le pire des corrompus. Et Dieu seul sait que je ne parle jamais pour rien…Tu m’arrêtes ca vite…Si tu es un homme joue dans la cour des grands, cite explicitement mon nom dans tes histoires d’Ali Baba. Tes mensonges sans la moindre preuve. »

Il termine son propos par une déclaration amoureuse d’un homme trahi. « J’ai cru un moment que tu aurais eu un peu de décence pour les bons moments que nous avons passés ensemble. Mais, tu restes fidèle à l’oseil. »

Les querelles interminables entre lanceurs d’alerte au Cameroun ne sont qu’un corolaire de la crispation politique générale dans le pays. Elle a pour source l’absence totale de clarté sur la question cruciale de l’après-Biya.

Aucun processus électoral fiable n’étant mis en place, la peur d’une guerre sanglante entre les prétendants au pouvoir présidentiel, se fait ressentir chez les populations qui s’en remettent en tout aux lanceurs d’alerte, et qui sont très souvent prêtes à croire aux conjectures les plus farfelues.

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