Paul Biya veut-il se faire succéder par son fils ainé ? Des voix s’élèvent déjà contre une telle éventuelle initiative, à deux ans de l’élection présidentielle. l’écrivaine Calixthe Beyala et l’avocat Amedee Dimitri Touko Tom notamment se sont fait entendre.
Le débat sur la succession de Paul Biya (89 ans) fait rage au Cameroun depuis un moment. Le nom de son fils ainé du président, Franck Emmanuel Biya revient très souvent.
« Franck Emmanuel Biya arpente les salons feutrés »
Certains trouvent en lui le profil de l’idéal successeur. Alors qu’officiellement l’intéressé n’a rien évoqué, plusieurs voix s’opposent et avertissent. C’est le cas de Dimitri Touko Tom.
Dans une publication sur sa page facebook, l’avocat proche du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) accuse le fils aîné du président de la République d’être actuellement à la recherche de soutiens au sein des chancelleries occidentales.
« Pendant que Maurice Kamto enchaîne des meetings qui font la démonstration de son extraordinaire popularité, le fils de son père, Franck Emmanuel Biya, lui, arpente les salons feutrés des Sultanats, Lamidats, Chancelleries Occidentales…, pour recevoir l’onction de cet ordre politique et diplomatique ancien, qui a engendré ce Cameroun, qui après 40 années de gouvernance Biya, est un véritable repoussoir, pour une jeunesse qui ne rêve plus que d’exil», indique l’avocat.
Le « Non » de Calixthe Beyala
Dimitri Touko Tom n’est pas le seul à évoquer ce sujet. Habituée à se prononcer sur l’actualité politique de son pays, Calixthe Beyala n’a pas manqué l’occasion de se faire entendre. La romancière se dit, contre une succession de père à fils à la magistrature suprême.
« Le Cameroun n’est ni un Royaume, ni le champ de cacao d’une famille ! Il n’y aura aucune succession de père en fils ! Calixthe Beyala », écrit également l’écrivaine.
Ces réactions montrent à suffisance que les différents camps sont déjà presque chauds pour une bataille qui est prévue pour avoir lieu dans deux ans.