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Mali : Comment Gnassingbé a fait libérer les militaires ivoiriens

Arrêtés en juillet 2022, les 46 militaires ivoiriens, accusés d’être des « mercenaires » ont été libérés le 7 janvier 2023. Si ce dénouement heureux a pu survenir, c’est aussi grâce à l’implication de Faure Gnassingbé. Le président togolais a assuré la médiation entre les deux pays. Voici comment et pourquoi cette médiation a réussi.

Le 7 janvier, les 46 soldats ivoiriens arrêtés au Mali en juillet 2022 ont été libérés par les autorités maliennes. Ceci intervient une semaine après leur condamnation à de très lourdes peines (20 ans de prison).

Ils étaient accusés de :

  • tentative d' »attentat et complot contre le gouvernement »
  • « atteinte à la sûreté extérieure de l’État »
  • « détention, port et transports d’armes et de munitions de guerre ou de défense (…) ayant pour but de troubler l’ordre public et par l’intimidation ou la terreur ».

Ce dénouement dans la crise intervient en effet deux jours seulement après un déplacement express du Président de la République Togolaise à Bamako puis à Abidjan le 04 janvier.

Graciés enfin par les autorités maliennes, les soldats ivoiriens ont pu rentrer chez eux après une médiation menée par le Togo.

Faure Gnassingbé, l’homme clé

Sollicité, Faure Essozimna Gnassingbé a réussi à décanter la situation entre le Mali et la Cote d’Ivoire.

Parmi les faits éléments qui ont fait basculer la balance, ce sont apparement les bonnes relations que Gnassingbé entretient avec les deux parties. Alassane Ouattara appelle son homologue togolais « Mon frère », signe de la chaleur de leur amitié. Les deux présidents avaient d’ailleurs mené ensemble une médiation au Bénin en 2016.

Deux ans plus tard, en 2018, lorsqu’il s’est posé la question d’un quatrième mandat pour le président togolais après une reforme contreversée de la constitution, Ouattara faisait partie de ses soutiens parmi les chefs d’Etat de la Cedeao.

Tout au long de cette médiation, Alassane Ouattara a remercié le Togo pour les efforts fournis. Si le Togo s’est imposé dans le lot des pays africains comme médiateurs dans cette crise, c’est bien parce que le Mali l’a choisi.

Pourquoi le Mali a choisi Faure Gnassingbé ?

Pour le Mali, surtout les autorités militaires, le Togo s’est toujours affiché comme un allié après le coup d’Etat d’Août 2020.

Le Togo avait déjà joué ce rôle de médiateur en 2021. Le Mali avait écopé de lourdes sanctions économiques de la Cedeao. Cette dernière voulait ainsi contraindre Bamako à un retour à l’ordre constitutionnel, suite au coup d’Etat militaire.

Pendant plusieurs mois, le Togo avait fait le lien entre les deux parties pour plaider la cause du Mali et obtenir un compromis et la levée des sanctions.

Au sein de la Cedeao, il y avait deux camps. Les partisans de la ligne rouge et les modérés. Le Togo figurait en bonne posture

En mai 2022, le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait d’ailleurs vanté l’approche mesurée et constructive du Togo.

« Nos échanges avec le Togo sont importants et enrichissants. Le Togo a une approche mesurée, équilibrée et constructive par rapport à la gestion des processus de transition. Nous avons sollicité le Togo pour user de bons offices pour aider à faciliter le dialogue avec la communauté internationale pour sortir de cette situation », avait dit Abdoulaye Diop.

Robert Dussey, l’autre cerveau

Robert Dussey a fait de nombreux aller-retour entre Lomé et Bamako. Le ministre togolais des affaires étrangères ne cache pas sa bonne relation avec Assini Goïta. Les deux personnalités se connaissaient d’ailleurs avant la prise de pouvoir à Bamako. Cette amitié dut faciliter les échanges.

Sollicité par les deux pays pour une médiation, et confirmé dans cette mission par ses pairs de la sous-région, Faure Gnassingbé œuvra pendant plusieurs mois dans les négociations entre les différentes parties prenantes.

L’approche fraternelle pour trouver des solutions concertées a été l’arme de Faure Gnassingbé. Les premiers signes de décrispation de la situation sont intervenus au mois de septembre dernier, avec la libération de trois des militaires incarcérés.

Dans la foulée, le président togolais réussit à convaincre la Cedeao de ne pas appliquer de sanctions immédiates contre le Mali. Des sanctions pourraient crisper Bamako.

L’organisation sous régionale avait en effet posé un ultimatum aux autorités maliennes, leur donnant jusqu’au 1er janvier pour laisser repartir les soldats ivoiriens

Le 22 décembre 2022, Faure Gnassingbé parvient à faire signer aux parties un mémorandum d’entente relatif à la promotion de la paix et au renforcement des relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage.

Mali-Côte d’Ivoire, la nouvelle entente

L’affaire des soldats maliens a séparé les deux pays. Mais le Mali et la Côte d’Ivoire réapprendront-ils à se faire confiance ? Les deux présidents ont tenu à remercier le président togolais pour ses efforts. Alassane Ouattara a notamment montré les signes d’un retour à la normal sur le terrain diplomatique.

« Bien évidemment, maintenant que cette crise est derrière nous, nous pourrons reprendre des relations normales avec le pays frère qu’est le Mali, qui a besoin de nous et dont nous avons besoin également », a déclaré le président ivoirien à Abidjan, lors de la cérémonie en honneur de des soldats ivoiriens revenus du Mali.

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