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mardi, mars 25, 2025
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L’Insécurité au Cameroun : Les chiffres font peur

L’insécurité au Cameroun prend une ampleur inquiétante. A coté des autres défis de l’heure, le pays se voit confronté à la hausse du grand banditisme, à la persistance du conflit dans la zone anglophone avec des conséquences inimaginables. Désabusées, les populations ne savent plus à quel saint se vouer.

Les villes camerounaise jadis paisibles commencent à se transformer en des cités où la peur de sortir reste constante.

Ces dernières semaines, plusieurs faits remettent sur la table un phénomène grandissant. Des approches de solutions sont apportées. Mais sont-elles à même de mettre fin à la situation dégradante ?

Forte hausse du grand banditisme

Le 3 janvier 2023, le corps de Maître Samuel Victor Diboma, avocat au barreau du Cameroun a été retrouvé au quartier « Cité sic », dans le cinquième arrondissement de Douala. L’assassinat de cet avocat de 55 ans à coups de couteaux par des inconnus est loin d’être un acte isolé.

Le 28 octobre 2022, la Franco-Camerounaise Sophie Evehe, âgée de 79 ans, a été retrouvée morte dans une mare de sang à Kribi.

En décembre 2022, les images présentant des jeunes hommes armés de machettes et autres objets tranchants, attaquant des personnes ou vandalisant des biens et lieux publics, ont circulé sur les réseaux sociaux. En majorité, ils sont présentés comme des jeunes diplômés sans emploi et désœuvrés.

Lire aussi : « Les Microbes arrivent ! » : Panique totale à Douala

Pour justifier ces actes, certains dénoncent le système de précarité qui ne laisse aucune chance à ces jeunes, qui se retrouvent dos au mur.

L’instabilité dans le Nord-Ouest

A coté de ces actes, se trouve bien-sûr une autre situation qui commence à durer. Il s’agit du conflit séparatiste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que l’insécurité due à la présence de la secte islamiste « Boko Haram » dans l’extrême-Nord.

Le 04 janvier 2023, les agriculteurs et d’autres jeunes sont descendus dans les rues de Santa pour réclamer le retour de la paix à Bamenda.

Les données restent inquiétantes. Selon les données du Global Organized Crime index, le Cameroun est le 14ème au monde et 3ème en Afrique après l’Afrique du Sud et l’Angola avec un indice de criminalité de 65,24.

Insécurité, les chiffres

Cette crise a bien évidemment des répercussions sur le quotidien des populations locales. Selon un rapport publié en 2021 par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, quelque 2,7 millions de personnes au Cameroun sont confrontées à l’insécurité alimentaire. Et ce, en raison de ce conflit.

La scolarisation est également affectée. Selon le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, « en 2017, le nombre d’inscriptions dans les écoles de la région du Nord-Ouest était de 220 000 ». En 2022, ces inscriptions sont de 60 462, soit une chute de 72 %, due au conflit.

Le rapport 2020 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) révèle par exemple que la société à capitaux publics Pamol Plantations Plc n’a employé que 380 personnes au cours de l’année 2020, contre 2 068 en 2018. Entre 2018 et 2020, le nombre d’emplois au sein de cette société a diminué de 1 688 personnels.

En 2021, les chiffres officiels faisaient état de quelque 1200 soldats morts sur le théâtre des opérations dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Depuis, ce bilan s’est bien évidemment alourdi.

Plus de 24 000 personnes déplacées depuis fin octobre dans les départements du Mayo-Tsanaga et du Logone et Chari suite à l’insécurité.

Selon les données fournies par Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), quelques 7000 personnes ont fui l’insécurité dans la division Mayo-Tsanaga pour trouver refuge dans des localités frontalières au Nigeria depuis juillet 2022.

Entre le 7 et 11 décembre 2021 des attaques attribuées aux groupes armés ont provoqué le départ de 2 600 personnes en direction des villes et localités de Mokolo, Ldoubam, Ldingling et Ldamang.

Insécurité, la réaction des autorités

Les populations ne se sentent plus en sécurité dans plusieurs villes. A Douala, par exemple, des gangs de moto taximen sèment d’énormes troubles dans la ville.

Face à cette recrudescence de crimes, les autorités tentent de proposer un plan de riposte. Comme solutions, à coté des habituelles enquêtes annoncées, il y a l’interdiction de circulation des taxis motos entre 20H et 6H.

Dans la foulée, 1280 motos ont été saisies dans la ville entre le 14 et le 20 décembre 2022. Les conducteurs des engins saisis sont accusés d’avoir bravé la mesure. Pire, beaucoup de motos saisies ne sont pas immatriculées.

Depuis le 1er janvier 2023, toutes les motos achetées chez les concessionnaires doivent être immatriculées systématiquement.

Si ces réactions visent à rassurer la population, difficile d’imaginer une fin rapide de l’insécurité. Parmi les solutions, beaucoup énumèrent la diminution du taux de chômage et la résolution de la crise anglophone.

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