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Complexe d’Olembé : Argent, Querelles, Séparations (Vidéo)

C’est un nouvel épisode du long feuilleton du complexe Sportif d’Olembé auquel l’on assiste. Plus de cinq ans après le lancement des travaux, l’infrastructure n’est toujours pas achevée. De surcroit, Magil, l’entreprise en charge de l’exécution de ces travaux, a décidé d’abandonner le chantier.

Le Complexe Sportif d’Olembé sera-t-il achevé un jour ? Ce chantier, annoncé comme l’une des futures fiertés du Cameroun, ne cesse de faire parler de lui. Entre cris d’alarmes des ouvriers, les bousculades meurtrières au cours de la CAN, des soupçons de détournements et l’abandon des travaux, l’infrastructure est déjà célèbre, même avant son achèvement.

Le gouffre financier

Dans une correspondance, adressée en date du 3 janvier 2023 au secrétaire général du Premier ministre, le ministre des Sports Narcisse Mouellé Kombi, informait de la résiliation unilatérale par Magil de son contrat. La note, qui a fuité sur les réseaux sociaux, remet au goût du jour un chantier à polémique.

Magil veut désormais un arbitrage international sur le dossier d’Olembé. L’entreprise demande notamment le paiement immédiat, par l’Etat du Cameroun, de 10% de la valeur du marché, conformément aux dispositions du contrat. En face, les autorités camerounaises estiment plutôt que c’est à la structure de lui reverser l’argent perçu.

L’entreprise canadienne a déjà reçu 42 milliards de francs CFA sur les 55 milliards prévus pour l’ensemble du projet. Seulement voilà, les fournisseurs et les sous-traitants de Magil Construction attendent depuis de nombreux mois que l’entreprise s’acquitte envers eux de ses dettes. Des dettes qui représenteraient plus de 12 milliards de francs CFA.

De son coté, Magil Construction accuse le Minsep de reporter depuis plusieurs mois l’approbation de ses dépenses et de bloquer le versement du reliquat du budget, soit 12 milliards de francs CFA (18 millions d’euros). Un blocage qui ne lui permet pas aussi de faire face aux demandes des fournisseurs et sous-traitants.

Olembé, un chantier à polémique

Ce n’est pas la première fois que ce chantier est évoqué dans l’actualité. Le complexe d’Olembé faisait à l’origine partie d’un programme financé par la Chine. Il a finalement été abandonné.

En 2014, le gouvernement décide de remettre le projet sur la table. Le marché, d’un montant de 163 milliards de francs CFA, est attribué en 2015 à l’entreprise Piccini. Mais ce n’est qu’en mars 2017 que les travaux démarrent. La mission était de livrer cette infrastructure en 2018; avant le début de la CAN 2019, finalement retirée au Cameroun.

Fin novembre 2019, l’Etat du Cameroun résilie le contrat avec Piccini. Entre autres raisons évoquées : « importants manquements contractuels ». Un mois plus tard, Magil Construction reprend le chantier. Mais là encore, d’énormes retards sont constatés.

Le stade de 60 000 places a pu être mis en service in extremis au début de la CAN 2022. Au cours de la compétition, ce même stade a été le théâtre de bousculades meurtrières, en marge du match qui opposait le Cameroun aux Comores. Bilan, huit morts et une quarantaine de blessés.

Près d’un an après la CAN, le chantier est désormais abandonné. A cela, s’ajoute une gestion financière inquiétante.

A en croire le rapport final gouvernemental de validation technique du cadre des dépenses à moyen terme (2021-2023) :

« les acteurs de la chaine d’élaboration des documents budgétaires du ministères des Sports et de l’éducation physique ont toujours présenté la difficulté du suivi financier des grands projets à financement extérieur de la CAN. » Parmi les stades cités, celui d’Olembé.

Une enquête du média français « Mediapart », publiée en 2021, révèle des rémunérations très élevées de salariés étrangers de la société affectés sur le chantier.

Le document précise qu’une secrétaire de direction percevait par mois 16 958.30 euros. Soit un peu plus de 11 millions de francs CFA. Un ingénieur de conception coûtait à l’État camerounais par mois 39 001.28 euros, soit un peu plus de 25 millions de francs CFA. Un dessinateur valait 25 438.50 euros par mois, l’équivalent de 16 millions de francs CFA. Cependant, l’enquête révèle que les employés ne touchaient pas la totalité de ces montants.. 

Un projet immense en danger

En dehors du stade qui a abrité les rencontres de la CAN, l’infrastructure devait avoir plusieurs autres compartiments.

Ce devait être un grand ensemble sportif avec :

  • un complexe de trois salles de cinéma
  • un hôtel 5 étoiles de 70 chambres avec trois salles de conférences de 250 places chacune
  • un centre commercial
  • un musée pour le sport
  • un palais omnisport de 1000 spectateurs avec terrain de basketball, handball, volleyball
  • une piscine olympique de 2000 places
  • deux terrains d’entrainement de 1000 places couvertes chacun
  • six terrains de tennis et un Club House
  • quatre terrains extérieurs de basketball et de volleyball
  • un parking extérieur

Malgré l’abandon des travaux par Magil, les autorités camerounaises indiquent leur envie d’achever ce projet. Et là encore, il faudrait aller chercher des ressources financières à remettre à une nouvelle entreprise.

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