La crise anglophone sera-t-elle résolue par le Canada ? Le pays a annoncé qu’il est désormais dans la peau de facilitateur. Mais en réponse, le gouvernement camerounais dément tout. Les séparatistes demeurent divisés sur la question.
Après les tentatives infructueuses de la Suisse il y a quelques années, le Canada veut essayer également de réunir les Camerounais et mettre fin au conflit dans la zone anglophone.
Ce conflit est l’un des challenges majeurs qui se présentent aux autorités camerounaises. Mais jusqu’à présent, le bout du tunnel semble lointain.
Le Canada, l’annonce qui fait parler
Le 20 janvier 2023, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mme Mélanie Joly, a annoncé un processus de paix visant à résoudre la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Dans la foulé elle a indiqué que son pays a accepté de jouer un rôle de facilitateur dans ce processus.
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L’opinion commencait à peine à se faire à l’idée d’un rapprochement entre les deux parties belligérantes, lorsque le démenti du Gouvernement camerounais vint dértuire tous les espoirs. Selon Yaoundé, aucun processus ne serait en cours.
Communiqué du Gouvernement du #Cameroun
— MINCOM Cameroon (@MincomCameroun) January 24, 2023
Press Release of the Government of #Cameroon #TT237 pic.twitter.com/tXVVpFuPjU
Les groupes séparatistes divisés ?
Monsieur Ayaba Cho, chef du gouvernement fictif séparatiste, semble ne pas être enthousiaste. Sur Twitter, le commandant de « l’Ambazonia Defence Force », a accusé le Canada de ne pas faire preuve de bonne foi.
Monsieur Mark Bareta, un autre leader séparatiste en exil, a indiqué que tous les groupes appelés à la table des négociations n’ont pas encore donné leur accord définitif et que tous ne parlent pas encore de la même voix.
Malgré ces prises de distance des deux parties en conflit, le Cadana maintient sa mission. Le bureau de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mme Mélanie Joly, a soutenu d’ailleurs avoir déjà tenu trois réunions au Canada avec des représentants du gouvernement du Cameroun.

« Nous sommes en contact avec les partie et notre précédent communiqué tient toujours », a écrit le porte-parole de la ministre, Monsieur Adrien Blanchard.
Le Canada, finalement comme la Suisse ?
27 juin 2019, la Suisse annonçait avoir été mandatée par la « une majorité des parties » pour mener une médiation entre le gouvernement et les groupes armés indépendantistes dans les régions anglophones.
Plus de deux ans après, les discussions se sont enlisées. Les retards ont fini par doucher les espoirs des Camerounais et donner l’impression d’un échec.
Solution camerounaise à la crise anglophone ?
Les autorités canadiennes pourront-elles faire oublier la méfiance perceptible entre les acteurs ? Suisse, Canada, la solution viendra-t-elle de l’extérieur? Question que l’on peut se poser, le « dialogue national », initié entre Camerounais, ayant également montré ses limites.
Toute solution pour une résolution de la crise anglophone est la bienvenue. Mais les différents acteurs doivent s’entendent sur le minimum pour sauver les populations. Car ce sont elles qui payent, au final, le prix fort de cette crise qui perdure.
Selon de récents rapports, plus de 6 000 personnes auraient perdu la vie et près de 800 000 personnes seraient déplacées.
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