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mardi, mars 25, 2025
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Bertrand Sikadi : « Je ne suis pas un voyou »

Monsieur Bertrand Sikadi est convaincu de ce que la diaspora camerounaise est victime d’un complot orchestré par les autorités du pays. Alors qu’il peine à se faire renouveler son passeport, l’activiste et militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il se confie sur ses combats.

  • 2025 Times : La semaine dernière vous étiez parmi les partisans du MRC, qui ont assisté en Allemagne à l’installation du bureau Europe du parti en présence du Président, Monsieur Maurice Kamto. Que retenir au sortir de cette rencontre ?

Bertrand Sikadi : Tout s’est très bien déroulé. On est content de ce qui s’est passé là-bas. Le président Maurice Kamto a insisté, lors de cette rencontre avec les militants du parti, sur le travail, la discipline.

Il a surtout remobilisé les troupes, parce qu’à un certain moment, il y avait quelques désordres, et cela arrive dans toutes les organisations politiques. Donc il a remis les pendules à l’heure. Il a remis tout le monde en confiance, avec un discours historique.

Il a abordé des parties vraiment essentielles des axes de sa lutte et a redonné confiance aux militants ou sympathisants qui n’ont pas encore rejoint la cause.

Il a exhorté à s’impliquer d’avantage afin qu’on puisse atteindre le résultat final qui est la prise du pouvoir au Cameroun, après l’échec de 2018. Parce qu’il faut préciser qu’il avait gagné les élections présidentielles. Mais Malheureusement sa victoire a été volée par le président qui est encore en place après 41 ans, à savoir Monsieur Biya.

Maurice Kamto installe le nouveau bureau du MRC en Europe
L’opposant Maurice Kamto installe le nouveau bureau du MRC en Europe

Nous sommes en train de nous battre, de faire le nécessaire pour qu’en 2025 ou avant, que nous puissions gagner. Non seulement gagner, mais surtout, l’installer au pouvoir. Parce que ce sera quelques chose d’inédit dans l’histoire du Cameroun.

Au Cameroun on n’a connu que deux présidents jusqu’aujourd’hui depuis plus de 60 ans. Cela fait que nous avons le devoir en tant que jeunes camerounais de pousser et d’écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays. Il est temps qu’on écrive une nouvelle page avec une troisième république.

« Je ne suis pas péssimiste »

  • 2025 Times : Quel doit-être, selon vos vues, le rôle de la diaspora dans cette lutte ?

Justement, la diaspora a un rôle de catalyseur. La diaspora bat les pavées depuis beaucoup d’années. Nous sommes ce que moi j’ai appelé « la génération Kamto » parce que nous nous battons corps et âme. Nous avons battu le pavé. Nous continuons à le faire depuis 2018.

Mais il faut savoir qu’avant 2018, il y a eu plusieurs générations qui se sont succédées. Il y a beaucoup de Camerounais depuis 1990, qui ont été chassés du Cameroun, interdits d’étudier au Cameroun. Il y a eu plusieurs étudiants brillants qui ont dû quitter le Cameroun pour aller étudier à l’étranger. Parce que le système en place ne supportait pas la présence de ces étudiants révolutionnaires, qui soulevaient des masses.

Au moment où nous sommes en train de parler, il y a encore des Camerounais prisonniers politiques, qui ne sont pas encore libérés. Il y a nos frères anglophones qui sont dans la guerre depuis 2017, surtout dans les régions anglophones.

L’histoire de notre pays est jalonnée de soulèvements, de violences. Pour parler des mouvements activistes, il y a eu beaucoup d’aînés qui ont fait le sacrifice qu’il faut, même si la grande masse n’a pas suivi.

Depuis 2018, nous nous battons encore, en espérant atteindre la masse critique qu’il faudra pour renverser le pouvoir en place.

La diaspora camerounaise a un grand rôle ici de catalyseur. On sensibilise beaucoup. On essaye d’éveiller les consciences à distance. Nous sommes notamment dans des bras de fer ici [en diaspora, ndlr.], la raison pour laquelle je suis invité, je suppose : mon problème de passeport avec la représentation diplomatique de mon pays ici.

Retour sur le MRC et les élections. Vous savez, ce n’est pas la première fois que cela arrive dans l’histoire du Cameroun. Le MRC n’est pas le premier. Il ne sera pas non plus [le dernier, ndlr.].

Je ne suis pas pessimiste, je crois. Quand il s’agit d’honnêteté, de fidélité et d’intégrité, le président de mon parti, Maurice Kamto, est quelqu’un de très très fiable. Ce n’est pas un hasard quand il commence son discours en disant au peuple, aux sympathisants : « Je ne vous trahirai jamais. »

Dans tout son parcours universitaire, international en tant qu’avocat et autres, il a toujours été intègre et honnête.

  • Bertrand Sikadi : Et pourqoui ce chagement de cap à Kongsamba ? Je parle de la décision du MRC de participer aux prochaines éléctions ?

Dans l’histoire d’un parti politique cela peut arriver. Parce que la politique en elle-même est une discipline très complexe. Une discipline qui est non seulement centrale, mais qui est aussi transversale. Il y a cette transversalité dans la politique. Ce n’est pas quelque chose de figé. On peut changer de position, selon les intérêts.

On peut changer parfois aussi certaines de ses positions, mais pas fondamentalement. Mais on peut, sur certains points, essayer d’améliorer pour atteindre un but. Le but est la prise du pouvoir pour matérialiser son projet de société. Et c’est dans cette optique que nous nous inscrivons depuis un bon bout de temps.

ça n’a rien d’incohérent lié à la trahison. C’est juste par rapport aux intérêts que nous avons. Nous savons aujourd’hui que le candidat le plus facile à battre c’est le même Biya. Il n’y a aucun dans l’état actuel au Cameroun qui soit capable de battre le président Maurice Kamto à une élection transparente.

« On a tous été émerveillés »

  • 2025 Times : Le 18 janvier dernier, Monsieur Sikadi, dans une vidéo que vous avez publiée sur les réseaux sociaux, vous réclamez votre passeport devant l’ambassade du Cameroun en France. Qu’en est-il exactement ?

Bertrand Sikadi : Je suis quelqu’un de très patient. Je suis quelqu’un de très méthodique. J’ai d’abord commencé par aller faire mon passeport comme tout le monde le 20 janvier 2022. On a un ambassadeur, l’ambassadeur du Cameroun à Paris, monsieur André Magnus Ekoumou, qui est arrivé. Et quand il est arrivé, je me souviens très bien. C’était à ce moment que j’avais publié mon livre, « Folie et calvaire des migrants ».

Je n’avais pas encore, à ce moment, de problème de passeport, puisqu’on était en 2020. Mon passeport devait expirer pratiquement deux ans après. Mais connaissant mon parcours, je me suis dit : Il ne faut pas que je m’engage simplement à parler seulement de ces causes, sans aller personnellement remettre des exemplaires de mon livre aux autorités de mon pays, le Cameroun, pour leur dire que voici la situation dans le désert.

Encore qu’aujourd’hui je donne des conseils. Je travaille avec des ONG qui sont au Maghreb. Je suis donc au courant de ce qui se passe en ce qui concerne les migrants. Je m’étais rendu compte, quand on était encore de l’autre coté, qu’il y avait des centaines, des milliers de Camerounais qui sortaient de leur pays. J’ai entrepris, dès cette période là, de me rendre à l’ambassade de mon pays.

Je me souviens d’ailleurs avoir fait une vidéo à entrée de l’ambassade pour expliquer au public de mon pays que j’étais avec le bouquin et que je suis en train d’aller le remettre à l’ambassadeur.

Et donc, à la suite je l’ai fait. J’ai remis encore même des exemplaires supplémentaires. Je ne suis pas riche, je ne gagne pas grand chose. Mais pour moi, remettre ces exemplaires, c’était un acte fort pour surtout alerter sur l’hécatombe des migrants en méditerranée et dans le désert notamment.

Quand je fais cette démarche, mon but ici c’est d’alerter. Il n’était pas encore en service en ce moment. Il a pris service après. Et ce qui se passe c’est que, on a tous été émerveillés, même si on n’est pas naïfs quelque part. On avait très bien écouté quelque part dans son discours, qu’il est venu rassembler les Camerounais de la diaspora. Il avait tenu un discours rassembleur.

On s’était dit quand même qu’il était plutôt conciliant, qu’il était quelqu’un d’ouvert et qui voulait cette paix entre Camerounais qui s’affrontaient. Parce qu’en vérité, ça partait vraiment en vrille. Il y avait des affrontements physiques, des insultes à travers les réseaux sociaux et autres.

Une fois fait, je suis venu faire mon passeport comme tout le monde. Il a été enrolé. Le passeport a été fabriqué au Cameroun. Le passeport a été envoyé à Paris et bloqué.

Si j’étais fiché, si j’avais un véritable problème avec les autorités de mon pays ou la Direction Générale à la Sureté Nationale, mon passeport n’aurait même pas été fabriqué. Mais après avoir recoupé et appelé des gens qui travaillent même à l’intérieur, j’ai eu la confirmation comme quoi c’est arrivé à Paris le 7 février dans une enveloppe diplomatique contenant 11 passeports.

J’y suis allé pratiquement 8 à 9 fois en l’espace de 13 mois aujourd’hui. Donc cela fait 13 mois qu’ils détiennent mon passeport. Une fois à l’ambassade, je demande mon passeport, on me dit : On ne voit rien. Pendant 4 mois, à chaque fois je revient, on ne voit rien.

« Il y a une liste de personnes interdites de passeport »

  • 2025 Times : Quelle raison vous a-t-on donnée pour expliquer le retard ou la non délivrance de votre document ?

Bertrand Sikadi : La raison qui a été évoquée fut : « Non votre passeport n’est pas encore sorti, on est en train de faire le nécessaire pour ça ». Et donc j’attends plusieurs mois. Un jour j’y vais encore et je souhaite rencontrer monsieur le consul général, puisque c’est lui qui s’occupe des problèmes de passeports et autres. J’entre dans son bureau, je sors mon livre et lui demande s’il l’a lu.

Il me dit qu’il se souviens très bien du livre et qu’il l’a donné à quelqu’un qui va lire pour lui faire un compte rendu de lecture. je vais lui demander : « Mais votre problème de passeport, ça ne sort pas pourquoi ? »

Je lui dit, je pense que vous avez bloqué mon passeport parce que je suis activiste. Et je me présente, je suis de la « Brigade Anti-Sardinards ». Il me dit ah oui, c’est vous les gens de la B.A.S ? Je me rends donc compte que dans l’ambassade de mon pays, ils ont une liste de gens à qui ils ne vont pas remettre de passeport. Voilà ce qui se passe dans mon pays. Il y a une liste de personnes interdites de passeport.

Moi je n’ai pas supporté. Je lui ai dit monsieur le consul, moi qui vous parle, voici le fruit de mon travail. Je ne suis pas un voyou. Je suis un jeune Camerounais désabusé, déçu et abandonné par le régime que vous défendez. Vous êtes un des maillons de ce régime. J’ai un problème avec ce système. Vous avez abandonné la jeunesse camerounaise. Et donc voilà mon problème avec vous. Je me suis présenté. Il dit, ok, j’ai compris. Il faut que je rédige une requête.

Ensuite, j’ai un entretien de plus d’une heure avec le consul adjoint qui me dit : « Monsieur Sikadi, on sait que vous voulez votre passeport. Mais quand bien même on est au service de l’Etat, on est au service du chef de l’Etat, Paul Biya. »

Il me dit : « Monsieur Sikadi, il reste une seule chose à faire. La seule solution, c’est d’écrire une lettre et demander pardon. Parce que vous attaquez le Cameroun, vous n’êtes pas un bon patriote, vous salissez l’image du Cameroun. »

Voilà le discours qu’il me sort, et que j’étais parmi les personnes qui sont venus casser l’ambassade le 26 janvier 2019.

  • 2025 Times : Est-ce vous étiez réellement parmi ceux qui ont créé des troubles ce jour-là à l’ambassade du Cameroun en France ?

Bertrand Sikadi : Evidemment. Je ne suis pas en train de cacher quoi que ce soit. Le livre, j’ai commencé à l’écrire en 2017. Je l’ai publié en 2020. Je raconte cet épisode à l’intérieur. Si je voulais cacher, si je n’assumais pas, je n’allais pas le mettre dans un livre.

« Avoir son passeport est un droit. »

  • 2025 Times : Est-ce que vous comprenez que cet évènement puisse éventuellement être la raison de vos difficultés administratives ?

Bertrand Sikadi : Je ne peux pas le comprendre parce que avoir son passeport est un droit. Ça n’a aucun sens. Qu’ils me notifient quelque part que je ne suis plus Camerounais. Et donc je n’aurai plus droit à ce passeport parce que je ne suis plus de ce pays.

Je suis Camerounais, je dors avec mon drapeau. Il n’y a pas de débat là dessus. Il faut que je leur rappelle que le pays ne leur appartient pas. Le Cameroun n’est pas leur propriété privée.

Donc quand vous me demandez si je comprends, je dis non. Il n’y a rien à comprendre parce que s’ils avaient quelque chose à me reprocher, il y a des caméras de surveillance. Ils auraient bien pu voir que dans le lot des gens qu’il y avaient ce jour lors de la prise de l’ambassade, quand nous étions venus, c’était pour porter un message fort. Parce qu’au même moment au Cameroun, l’armée avait tiré sur des Camerounais qui manifestaient pacifiquement.

La colère est montée, et sur le coup de cette colère, on a dit qu’il fallait qu’on mène une action. Il était question d’attirer l’attention des médias internationaux pour porter la cause. Parce qu’à plusieurs reprises, on a fait des démarches pour que les chaines internationales essayent de mettre une lumière sur le désastre qui est en train de se produire au Cameroun. Voilà le but.

On n’est pas allé dans une ambassade pour casser. S’il regardent les vidéos, je n’ai jamais rien cassé. Je pense que si j’avais cassé, ils m’auraient convoqué en tant que casseur.

J’étais parmi ceux-là qui disaient : « Les gars, on n’est pas venu ici casser. Arrêter ce que vous êtes en train de faire. » Et surtout que, même ce qui avait été cassé, j’étais celui-là qui prenait le balaie pour entasser en disant aux Camerounais : « Ce n’est pas ce que nous sommes venus faire. »

Bureau de l’ambassadeur du Cameroun en France (janvier 2019), Monsieur Samuel Mvondo Ayolo, saccagé par des activistes camerounais protestant contre la répression au Cameroun des manifestations de l’opposition au président Biya.

Parmi nous, il y a des gens qui étaient venus casser. J’étais à l’ambassade du Cameroun. Et être à l’ambassade du Cameroun ne veut pas dire qu’on a cassé. Parce que nous aimons notre pays. D’ailleurs, nous aimons ce pays plus que ces gens là qui détournent nos milliards et qui ont acheté des appartements partout avec l’argent du contribuable. C’est à eux de demander pardon au peuple camerounais. Moi je n’ai pas de pardon à leur demander.

  • 2025 Times : Aujourd’hui, y a-t-il de l’évolution dans votre situation ?

Bertrand Sikadi : Il n’y a pas d’évolution. Il n’y a pas eu de contacts. Mais je crois, selon ce que j’ai reçu comme information, d’un coté peut-être il y a des choses qui sont entrain d’être faites pour que cela soit réglé.

J’ai essayé de porter le problème au niveau de mon parti politique. Il n’y a pas de solution. Il n’y a pas eu de retour positif pour le moment.
Et d’un autre coté, il y a eu une réunion urgente pour durcir la vie aux militants du MRC, et surtout que nous sommes en train de faire pression depuis le 1er janvier pour les inscriptions sur les listes électorales en vue des prochaines échéances.

Nous sommes déjà en train de nous préparer pour les élections. Le but ici pour eux, c’est d’empêcher le maximum de Camerounais de la diaspora de s’inscrire sur les listes électorales et voter le moment venu.

  • 2025 Times : Est-ce la raison pour laquelle vous montez au créneau aujourd’hui ? La peur de ne pas pouvoir vous inscrire sur les listes électorales ?

Bertrand Sikadi : Non. Moi mon but concernait le passeport et éventuellement les impositions. Ce n’est pas une action que je devais mener seul devant l’ambassade.

Il y a des caravanes qui sont entrain d’être préparées, un certain nombre de choses qui sont en train d’être mises en place pour que, le moment venu, on se déplace massivement devant les représentations diplomatiques du Cameroun à l’étranger pour pousser le maximum de Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales.

Le régime en place a plutôt intérêt à ce qu’il n’y ait pas beaucoup d’inscrits, que le moment venu, qu’il n’y ait pas de votants.

Donc l’objectif c’est de mettre déjà hors course les Camerounais de la diaspora. Et nous allons nous battre jusqu’au bout. Nous allons nous battre pour que nous ayons tous les mêmes droits et qu’on aille voter le moment venu.

Et le parti MRC y travaille. Moi je parle en tant que Camerounais lambda, en tant qu’activiste et j’évoque un problème de passeport. Je ne suis pas porte-parole du MRC.

  • 2025 Times : Monsieur Bertrand Sikadi a-t-il un espoir de voir son passeport délivré ?

Bertrand Sikadi : Vous savez, je n’ai pas besoin de le ramener à ma seule personne. Ce n’est pas ce qui compte. Le but pour moi, c’est d’exposer cette cause. C’est de mettre ce problème sur la table parce que je ne suis pas le seul.

Il y a des centaines de combattants qui ont ce même problème et, pour certains, pour obtenir leur passeport, ont dû se livrer à certaines compromissions. Ce que j’ai évidemment refusé. C’est leur droit. Je les comprends parce que les gens ne sont pas venus en Europe pour perdre leur temps.

Je précise que j’ai rencontré l’ambassadeur à plusieurs reprises, notamment trois fois. A chaque fois, il faut demander pardon. On manifeste en Europe pour rien, parce qu’on salie l’image du Cameroun.

Je le réitère, c’est fait pour empêcher les millions de Camerounais en Europe de voter contre le président Biya. Mais qu’ils se tiennent prêt. Ce régime va tomber. Nous sommes clairs dans notre discours.

Je ne demanderai pardon à personne. Je suis la victime de ce système. J’étais un garçon brave à l’école. Si ce système m’avait encadré, je serais resté dans mon pays continuer mes études. J’aurai rendu service au Cameroun en étant sur place au Cameroun.

Ce pays m’a abandonné en tant que jeune camerounais. J’ai dû risquer ma vie dans le désert. Ça m’a pris trois ans pour arriver en France. J’essaye de construire ma vie. Et les mêmes sont en train de faire pression pour me faire retourner en arrière.

« Quand je parle de mon pays, je tremble. »

  • 2025 Times : En dehors de celui que vous décrivez ici, quels sont les autres défis auxquels fait face la diaspora camerounaise ?

Bertrand Sikadi : Vous savez, le Cameroun est un pays à un potentiel énorme. On a des Camerounais qui sont des battants dans la vie. Nous avons l’une des diaspora les plus performantes d’Afrique. Dans n’importe quel secteur d’activité, vous avez un Camerounais qui excelle.

Mais le pays est en train de sombrer. Il y a tellement de talents. Mais le gouvernement camerounais n’arrive pas faire converger toutes ces forces pour développer. Parce qu’il y a une loi, injuste au Cameroun depuis 1968 qui stipule que quand vous prenez la nationalité d’un autre pays, vous perdez la nationalité camerounaise.

Et donc, avec ces problèmes administratifs, certains camerounais ont été obligés de prendre des nationalités étrangères. Moi quand je parle de mon pays, je tremble. Je ne me suis jamais mis dans la tête qu’il fallait prendre une nationalité étrangère. Moi j’appelle affectueusement mon passeport camerounais le « ndolè vert ». Cette fierté d’être Camerounais. Mais beaucoup à un moment se sont lacés, obligés de prendre des passeports étrangers pour fonctionner.

Questions posées par Monsieur Jacques Pésseyi Pekemsi (Lomé).

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