Alain Fogue verra-t-il un jour le bout du tunnel ? Arrêté depuis 2020 puis incarcéré, le trésorier du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) fait partie des prisonniers politiques, dont l’opinion réclame la libération. Mais difficile d’entrevoir une issue pareille au vu de la complexité du dossier.
L’horizon ne s’éclairci toujours pas pour Alain Fogue Tedom. De 2020 à 2022, les multiples tentatives de ses avocats à le faire libérer ont été vaines.
Un dossier compliqué ?
C’est dans la nuit du 21 septembre 2020 que Alain Fogue a été mis aux arrêts. Une arrestation qui intervenait à la veille de la tenue des marches annoncées par le MRC. Comme lui, d’autres leaders du parti comme Olivier Bibou Nissack, Pascal Zamboue, furent également interpellés.
Le 27 décembre 2021, le tribunal militaire de Yaoundé a condamné Alain Fogue et d’autres cadres du MRC à 7 ans de prison.

Le 17 novembre 2022, la cour d’appel du Centre avait jugé recevables les appels de seulement 4 militants sur les 38 condamnés. Le dossier d’Alain Fogue par contre est jugé « irrecevable » le 15 décembre 2022.
Lire aussi : Paul Biya : Des voix s’élèvent contre une succession de père en fils
On annonce pour le 19 janvier 2023 les auditions de deux commissaires de police dans cette affaire. Ces derniers seront auditionnés comme témoins de la défense par la cour d’appel du Centre.
Il s’agit notamment d’un commissaire divisionnaire identifié comme étant le responsable du Groupement spécial d’opération (GSO) et d’un commissaire divisionnaire en service à le division régionale de la police judiciaire du Centre.
Mais il y a très peu de chances d’assister à un retournement de situation en faveur du politologue de « l’école d’Efoulan » et de ses codétenus.
Une décennie d’interpellations
Affectueusement appelé le prof en référence à son titre universitaire, Alain Fogue est Maître de Conférence en relations internationales et stratégies, option défense. Depuis près d’une décennie, il paye le prix fort de l’affirmation de ses idées et opinion politiques.
Début 2011 déjà il avait été convoqué et interrogé durant plusieurs heures par les services de sécurité. Ce fut après la parution dans la presse d’une lettre ouverte demandant au président Biya de ne pas briguer un nouveau mandat présidentiel, violant l’esprit de la Constitution. Depuis lors, ses séjours en détentions sont fréquents.
En 2019, il a passé plusieurs mois de détention. Ce fut aux côtés du leader de son parti, Maurice Kamto. Depuis fin 2020, il est encore en détention comme plusieurs autres leaders du MRC.
En l’état actuel des choses, difficile pour ses proches d’imaginer une issue heureuse cette année. En 2022, certains médias évoquaient l’éventualité d’une « grâce présidentielle » plutôt imaginaire.
S’abonner à notre newsletter et recevoir chaque semaine le meilleur de l’actualité.